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Prince du Fleuve Congo
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29 novembre 2011

Election présidentielle du 28 novembre

La communauté internationale a voté!

Roger Meece, Représentant du Secrétaire Général de l’ONU et patron de la MONUSCO, s’avoue, sur la télévision d’Etat, impressionné par le professionnalisme de la CENI, en dépit de  monstrueuses irrégularités relevées par la Radio Okapi – radio de l’ONU. Quant à Ban Ki-Moon, il invite les candidats à accepter les résultats des urnes, et à recourir, en cas de contestations, à la justice… congolaise. La responsable de la mission des observateurs de l’UE fignole déjà son oral dont l’introduction laisse déjà deviner la fin. La boucle est bouclée.

Le Lider Maximo, ses lieutenants, les congolais d’ci et de la diaspora se rendent à l’évidence : la communauté internationale n’a pas lâché son candidat de 2006. Pour elle, la morale, c’est comme sans Le Petit Poisson et le Pêcheur : un tiens vaut, mieux que deux tu l’auras, car l’un est sûr et l’autre ne l’est pas. Chez les grands, ils aiment bien Kengo, mais le fils de Lobitch est d’une telle impopularité au Congo! Ils sont séduits par Kamerhe. Seulement, sa course effrénée et précipitée au pouvoir compromet complètement sa lucidité.

Le seul problème de Tshisekedi : trop rigide ! Il regarde droit dans les yeux, et réclame, fifty-fifty, pour le peuple, d’abord.

Or, pour les grands du monde, c’est le Congo, et non les congolais, qui les intéressent.

Avant eux, les médias, avec TV5 et EURONEWS en tête, avaient déjà annoncé les couleurs, sans indiquer le moindre sondage : Kabila devrait passer car grand favori à cause d’une opposition désunie. Comme si, en 2012, en France, Sarkozy, devrait nécessairement passer si les socialistes ne se mettaient pas avec les communistes et les verts!

Une telle conclusion n’aurait pas été tirée si le point de vue du peuple congolais comptait, lui dont le pays a régressé depuis 2006 jusqu’à se classer dernier au tableau du PNUD. C’est plutôt sur leur propre opinion publique que les puissants médias occidentaux travaillent pour faire accepter leur vote, pardon, le vote de ces inconscients de congolais dont la démocratie est encore un luxe.

Radio France Internationale est tombée en admiration devant la manœuvre de Kabila qui a forcé son principal challenger d’atterrir sur l’aéroport de NDOLO et l’a bloqué à N’DJILI, en pleine campagne électorale, pour l’empêcher d’honorer ses supporters qui l’attendent depuis le matin. Il est y séquestré, à son arrivée, par la police et l’armée pendant huit heures, du temps jusqu’à presque minuit.

Peu avant dans la journée, le courageux reportage d’une des rares télévisions objectives de la capitale, CONGOWEB, a bien montré les membres du PPRD et ceux du PALU tenter d’empêcher, par des jets de pierres, ceux de l’UDPS de se rendre à l’aéroport international de N’DJILI accueillir Le Sphinx de Limete. Les militants de l’UDPS ont répondu vigoureusement aux agresseurs qui ont battu en retraite en laissant un mort sur le champ de bataille

Excédés par les images de campagne des médias du pouvoir entretenant une polémique d’arrière-garde sur la popularité des leaders, les Tshitshi boys s’étaient réveillés le 26 novembre avec la ferme résolution de corriger Mbandaka, Mbuji Mayi, Kananga, Bandundu et Matadi, où il n’y avait pas match du tout entre Kabila et Tshisekedi, le Gouverneur PPRD de la ville, à qui le rapport de force sur terrain n’est pas passé inaperçu, annule les trois meetings préalablement autorisés dans la ville, pour Kabila, Kamerhe et Tshisekedi. Prétexte : des violences provoquées par les militants de l’UDPS qui ont tué le membre du PALU.

Si aphone face à la violence d’état, à la veille de la clôture de campagne électorale, la communauté internationale retrouve subitement toute sa voix et condamne unanimement et avec la dernière énergie les appels à la violence réitérés sur la Radio France Internationale par Tshisekedi. La même condamnation est réitérée par l’ambassadeur de Belgique sur une chaîne du pouvoir, alors que les déclarations d’un Judoka meneur de gang PPRD de sécuriser les élections avec machettes et biceps n’émeut personne de ces beaux messieurs.

Plus on s’approche de la dernière ligne, plus l’escalade monte de plusieurs crans. Et plus le silence de la communauté internationale se fait de rigueur. De son séjour sud-africain, Tshisekedi, est mis hors de lui par la rafle et la tuerie dont ses militants continuent à être victimes de la part de la police. Retrouvant son lingala kinois d’autrefois, il lance un appel à la légitime défense à ses combattants et pousse d’autres à aller libérer leurs collègues injustement détenus à Makala. Concert international de protestations de très civilisée communauté internationale.

Les Tshisekedistes marchent-ils pour réclamer l’audit du fichier électoral et se font-ils tirer dessus et tuer à balles réelles? La communauté internationale, quand elle ne répond pas par un silence assourdissant, elle produit un communiqué aseptisé dans lequel elle condamne la violence et renvoie l’opposition et le pouvoir dos-à-dos.

L’opposition se fait-elle agresser, à la machette, par les milices des sportifs au service du PPRD et réagit-elle avec quelque vigueur ? La communauté internationale réclame un climat apaisé. Quand, au retour de dépôt de candidature du Docteur Tshisekedi, la permanence du PPRD est incendiée, la police accompagne le parti de Kabila se venger sur l’UDPS, coupable désignée. Bilan : permanence incendiée et deux morts dont les corps ont été subtilisés, à la morgue, par les services. Encore une fois, la communauté internationale renvoie tout ce beau monde dos-à-dos.

Pourtant, le signe était là : le silence assourdissant de la communauté internationale devant toutes les anomalies préélectorales.

Mais des miroirs aux alouettes : le succès de la tournée du Docteur Etienne Tshisekedi en Europe et en Amérique du Nord, et la mission de l’Ambassadeur Bill Richardson au Congo, en compliquaient le décryptage.

La position de l’occident, s’était-on mis à rêver à l’UDPS, avait changé à la suite de l’éclairage fourni aux partenaires par le président national. Surtout, insistait-on, le travail de Tshisekedi avait été facilité par le mécontentement des décideurs du monde à cause des contrats chinois portant sur la cession des plusieurs milliers des tonnes des minéraux pour moins de dix milliards de dollars, et des assassinats des activistes des droits de l’homme et politiques dont Floribert Tchebeya, Fidèle Bazana et Armand Tungulu.

Obama, jurait-on, ne voulait plus d’homme fort en Afrique. Il mettrait un point d’honneur à démocratiser le continent avant la fin de son premier mandat. Et pour s’en convaincre et convaincre, on citait Moubarak, BEN ALI Kadhafi, Gbagbo…

Aux politiques occidentaux, rassure-t-on, Tshisekedi avait demandé et obtenu juste une chose : leur non ingérence dans le processus électoral de 2011, convaincu que si Kabila n’était pas soutenu par ses parrains de 2006, il ne pourrait, avec son régime, résister à la vaque d’alternance. Ce que la communauté internationale s’empressa de garantir : elle n’avait pas de candidat pour 2011. Dont acte, à l’UDPS.

Seulement, dans cette affaire, il n’y a pas que Tshisekedi. Le peuple s’est mobilisé hier avec  l’engouement salué parce qu’il croit et aspire à un autre Congo. Et si ce Congo-là, pour lui, le peuple, passe par Tshisekedi, ceux qui, par racisme, pensent avoir le droit divin de décider à la place des Congolais, devront très vite revoir leur schéma. Sinon, ce sera le grand nettoyage  au réveil du volcan longtemps endormi qui bourdonne déjà.  

Anthony Katombe

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