Scandale dans les frais de mission:

OLIVIER KAMITATU SUR LA LISTE NOIRE
(Kin-Telegraph 14/12/2005)

Un petit scandale financier est en gestation au niveau du Bureau de l’Assemblée nationale. Il apparaît sous la forme d’un dépassement exponentiel de l’enveloppe allouée au président de la Chambre Basse du parlement congolais, au titre de frais de mission, entre janvier et novembre 2005. A en croire le chiffre en circulation, il se serait tapé 300.000 dollars américains pour ses déplacements à l’intérieur du pays comme à l’étranger, soit dix fois plus que ce qui était prévu.
Ce montant représente presque le quart des dépenses engagées dans cette rubrique.
privilège de voyager aux frais de l’Etat, de janvier à novembre 2005, ont également été multipliés par dix.

Cette impasse budgétaire, dit-on, a mis Jean-Pierre Bemba dans tous ses états. Patron de la Commission économique et financière du gouvernement, l’homme aurait l’intention, indique-t-on, d’envoyer une mission d’audit au Palais du Peuple, siège de l’institution parlementaire. Il se proposerait de se saisir des conclusions des auditeurs pour ficeler, en bonne et due forme, le dossier visant la déchéance d’Olivier Kamitatu, avec lequel il est entré en conflit au niveau de son parti, le Mouvement de Libération du Congo « MLC ». Etant donné que le fils de Cléophas Kamitatu, ce baroudeur du Congo des années 60, refuse de rendre le tablier, alors qu’il est officiellement radié et déchu de son titre de Secrétaire Général du MLC.

Jean-Pierre Bemba aurait enfin trouvé la faille pour le faire sauter du perchoir de l’Assemblée nationale. Mais, comme à ses habitudes, Olivier Kamitatu reste silencieux. On le soupçonne de détenir des éléments accablants sur le président national du MLC, relatifs à leur passé commun dans le maquis. On croit savoir que le Secrétaire Général à la fois sortant et en fonction, en saurait un bout sur l’affaire d’anthropophagie à Mambassa, dans le nord de la Province orientale, au cœur du fief des Pygmées, entre novembre et décembre 2002, à l’époque de la fameuse opération « Effacer le tableau ».
Ce présumé crime contre l’humanité est pendant devant la Cour Pénale Internationale et un témoin à charge de la trempe d’Olivier Kamitatu signerait la mort politique de Jean-Pierre Bemba. Ce n’est pas tout ! Il y a aussi les histoires sales de trafic du diamant, du café et de l’ivoire, qui ont permis au précité de se constituer un juteux pactole durant « la seconde guerre de libération » (1998 – 2003), en complicité avec ses parrains ougandais.
Bref, dans l’hypothèse de sa « mise à mort » programmée au sein du MLC, Olivier Kamitatu n’accepterait pas de mourir seul.