Lettre de l'APARECO
R.D.Congo : La Commission Electorale |
LETTRE OUVERTE AUX MEMBRES DU COMITE INTERNATIONAL D’ACCOMPAGNEMENT DE LA TRANSITION
Mesdames, Messieurs,
Le 18 Décembre 2005 aurait dû sonner comme le début du processus qui consacrerait l’avènement d’un Etat véritablement « Démocratique » au Congo ; la majorité des « soixante millions » de Congolais espérant voir la fin d’un système qui n’a fait que précipiter leur descente en enfer. L’Accord global et inclusif a fait de vous des garants, acteurs ou observateurs incontournables du processus de Transition en République Démocratique du Congo. Les « Grandes » Démocraties dont quelques uns d’entre vous sont ressortissants représentaient une caution supplémentaire pour la bonne marche de cette transition dont les acteurs ex-belligérants ont toujours fait planer des doutes sur l’avenir du Congo. Malheureusement l’organisation de ce référendum, malgré la volonté évidente de nombreux congolais de participer à un processus véritablement démocratique, a été entachée d’irrégularités qui fond que ce scrutin ne peut pas répondre à cette aspiration profonde de la majorité de la population congolaise . Même si ce dernier ne pouvait être absolument parfait, la question est de savoir quelle marge « d’erreurs », d’imperfections le rendait acceptable ou pas ? Or du fait que certains éléments tels que la liste nominative des électeurs ou la liste des bureaux de vote n’aient pas été publiés avant (au moins 30 jours avant le scrutin pour les bureaux de vote) prouvent d’emblée que des fraudes massives étaient orchestrés par la C.E la MONUC De nombreux congolais, soit à peu près « 25 millions », auraient ainsi été sollicités pour se prononcer sur un texte qui n’a pas été vulgarisé, à plus d’un million d’exemplaires , soit un exemplaire pour à peu près 25 congolais. La vulgarisation du texte de la constitution a été insuffisante et tardive voir inexistante dans certaines zones du territoire congolais. La Commission Electorale La campagne référendaire ne devant durer que 15 jours (article 6 de la loi référendaire) cela laissait peu de temps pour un débat contradictoire, qui aurait pu pallier ne fût ce qu’en partie à cette carence dans la vulgarisation du texte par la CEI 6 a la CEI En violation de l’article 8 de cette même loi référendaire l’accès aux médias n’a pas pu se faire de façons égales entre les partisans du « oui » et du « non », ces derniers se sont vus refuser l’accès des médias publiques , tel que la RTNC. Les Les problèmes d’organisation qui ont émaillé ce scrutin ont eu d’autres conséquences telles que , certains congolais dans le Bandundu par exemple, n’étaient toujours pas enrôlés au jour du référendum. Lors du témoignage de l’un d’entre eux sur Radio Okapi , on a pu se rendre compte que leur cas ne semblaient pas trouver de « solution » auprès de la CEI..Malgré la CEI Le président de la C.E L’APARECO avait dénoncé , preuve à l’appui, l’enrôlement massif d’étrangers , notamment dans l’Est de la République Démocratique La CEI la CEI Ce manque de transparence, nous permet également de douter du chiffre annoncé de 24 millions de congolais enrôlés. Sans la liste nominative des électeurs, personne ne peut vérifier le nombre de Congolais qui se soit réellement inscrits. Le petit million d’exemplaires du texte de la Constitution la C.E Enfin, d’autres versions de la Constitution ***
Mesdames, Messieurs, l’Accord de Sun City devait garantir aux Congolais l’organisation d’élections libres et démocratiques, la possibilité de se choisir des dirigeants en qui ils se retrouvent . La Commission Electorale la Paix. Comment Le Congo a plus que jamais besoin de dirigeants qui seront des interlocuteurs fiables pour vous et qui puissent être réellement au service de leurs compatriotes. Faut-il que ceux qui prennent les armes soient les seuls à représenter des interlocuteurs valables à vos yeux ? Les Congolais ont choisi la Paix la Démocratie Le texte de constitution que l’on s’apprête à imposer aux Congolais permet désormais à beaucoup d’entre eux de se rendre compte que c’est bien un processus qui permettrait la fin de la souveraineté congolaise qui est en cours quoi que l’on en dise : surtout avec des articles contradictoires qui semblent reconnaître la souveraineté de l’Etat Congolais d’une part (Article 5, Article 217,…) et l’oblige à la « céder » d’autre part au nom d’une prétendue « unité africaine » qui de toute évidence passe par une démarche suffisamment ambiguë pour rappeler les fameux « accords de LEMERA » conclu entre ceux qui s’apprêtaient à agresser le Congo à l’époque, en voici l’Article 4 :« Prêchant le panafricanisme, l’Alliance s’engage à céder 3OO kilomètres aux frontières congolaises, à l’intérieur du pays, pour sécuriser ses voisins ougandais, rwandais et burundais contre l’insurrection rebelle. » Les rédacteurs du texte de Constitution qui vient d’être soumis au référendum en RDC, semblent avoir oublié que pour l’instant le Congo souffre de l’agression de quelques uns de ses voisins qui ont justement décidé de nier cette souveraineté Congolaise. L’Unité Africaine ne peut passer que par un respect mutuel entre les Etats et non par 5millions de victimes congolaises innocentes et des portions de territoires congolais en prime ! Et lorsque l’on affirme aux Congolais mécontents que ce texte pourra de toutes manières être révisé, on se garde bien de leur préciser le fait que d’après celui-ci, cette révision est pratiquement impossible car d’après l’article 218 quelque en soit l’initiateur , elle sera soumise « …à l’Assemblée nationale et au Sénat qui décident à la majorité absolue de chaque chambre du bien fondé du projet, de la proposition ou de la pétition de révision…». Il suffira donc d’un seul député ou d’un seul sénateur contre pour que toutes les tentatives de révision n’aboutissent jamais… *** Le Congo est constitué aujourd’hui d’hommes et de femmes désireux de construire réellement leur pays et capables d’offrir un véritable avenir à leurs enfants. Quant aux autres Congolais qui persistent à trahir la confiance du peuple congolais ce n’est pas le laxisme ou la complaisance à leur égard dans l’application des lois ou des sanctions qui pourront apporter des solutions crédibles. Des millions de Congolais ont fait le vœu de bâtir un Etat digne de ce nom et vous ont fait confiance pour les accompagner dans cette démarche. Qu’avez-vous fait de cette confiance ? Le retard constaté dans l’organisation des élections en République Démocratique du Congo et l’argent gaspillé ne peuvent pas être imputables à la population congolaise, qui elle, avait déjà désavoué le système « 1+4 » que vous continuez à soutenir. Pourquoi devrait-elle hypothéquer sa souveraineté parce que la Communauté Internationale la Transition La population congolaise est en train de comprendre ce qui se passe actuellement en RDC, il va peut-être falloir commencer à reconsidérer sérieusement l’appréciation que vous aviez de la situation, en tenant réellement compte des revendications des Congolais parce que comme la vérité dit-on est têtue , toute cette mascarade orchestrée est en train d’apparaître telle quelle. Or ce n’est pas ce pour quoi la majorité des congolais ont cru s’engager lors des Accords de Sun City. Quelques soient les résultats trafiqués de toute évidence et annonçant forcément la victoire du « oui » au référendum il y aura désormais quelques millions de congolais, véritablement lucides en plus, en République Démocratique du Congo, avec qui il faudra dorénavant compter. Allez-vous continuer à trahir leur confiance et quelles conclusions devra commencer à en tirer l’opinion publique internationale ? Fait à Paris , le 21 Décembre 2005 Pour l’APARECO,
Candide OKEKE,
Chargée des Relations Publiques et de la Planification. |