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Prince du Fleuve Congo
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8 mars 2006

Le temps de l’incertitude

Le temps de l’incertitude

Philippe Lomboto Liondjo

Nous sommes le 08 mars 2006. En faisant un simple compte, nous n’avons plus devant nous que 112 jours avant la date du 30 juin 2006.

Et de nouveau les Congolais sont en agitation, en émoi comme cela fut le cas l’année dernière à la même période plus ou moins. En effet, en 2005 nous attendions les élections pour le 30 juin 2005 mais rien ne se passa si ce n’est une prolongation de la Transition, prolongation rendue possible par un article contenu dans les Accords de Sun City.

Cette prolongation a été imposée au peuple congolais de force alors que celui qui dirige le pays avait tenu des propos lourds de conséquences quelques mois auparavant : « …Si au 30 juin 2005 nous n’avons pas organisé les élections, nous devrons démissionner… » !!! ( Reprise succincte.)

Nous savons qu’ils n’ont pas tenu cette promesse faite par celui qui est, aux yeux du monde, la plus haute autorité de la République Démocratique du Congo.

Le 30 juin 2005, en lieu et place d’élections, c’est une répression féroce de la part d’un gouvernement de non-élus sur une population sans armes, répression qui n’a ému pas grand monde parmi les « Grands » de ce monde.

Aujourd’hui, nous sommes à nouveau dans l’attente de ces fameuses élections que nombreux considèrent comme étant la fin de l’illégitimité, la fin du système absurde qui a régit notre nation ces 3 dernières années (le très unique 1+4), la fin de la guerre aux quatre coins du pays (surtout dans la partie orientale), la fin du pillage de nos ressources et richesses (10 milliards de dollars en moins de 10 ans…Record à battre), la fin des misères et de la misère du peuple (70% de la population qui vit avec moins de 1 dollar par jour), bref le début de la vie pour ce pays qui n’aspire qu’à cela.

Mais nous sommes dans l’incertitude de ce qui va se passer durant les prochains 112 jours. L’abbé-président de la Commission Electorale Indépendante ainsi que d’autres édiles de la Transition nous susurrent à l’oreille de nous préparer au fait que nous allons devoir accepter encore une fois l’inacceptable. Nous allons devoir accepter que ces élections tant espérées, tant attendues (il paraît que nous attendons depuis 40 ans !!!), ces foutues élections qui doivent permettre au peuple, souverain primaire, de se choisir librement, de façon transparent et démocratiquement ses propres dirigeants, ces élections n’auront de nouveau pas lieu à la date indiquée par ceux-là même qui nous l’ont promis juré quand on leur a accordé une prolongation d’une année !!!  

L’incertitude encore !!!

Et les rodomontades de l’éternel opposant, homme le plus populaire au Congo n’arrangent pas les choses. Un coup il ne veut rien, le lendemain il veut tout, puis une partie, puis il promet de ne pas participer en demandant de boycotter, puis il veut être dans le processus, il dit qu’il va parler, puis c’est le silence, puis……A la fin il me donne le tournis. Que veut réellement Tshisekedi ?

Ajoutons aussi les gesticulations du réfugié rwandais qui, chose incongrue à mon sens, chapeaute une composante essentielle du pouvoir (défense et sécurité) et qui menace de déclencher l’ire et les foudres de son maître, le diable de Kigali, si on ne lui cède pas le Minembwe  comme district.

Et il y a l’empoignade qui a éclaté entre Bemba et son ex-acolyte Kamitatu pour la présidence du Parlement….

Mais l’incertitude vient aussi de l’extérieur. Le Vice-Roi Louis 1er du Congo, qui est en fait chargé des choses humanitaires pour l’Union Européenne, ne s’occupe pas d’humanitaire au Congo mais bien de politique. Et sa politique congolaise n’a produit jusqu’aujourd’hui que de l’incompétence et une accumulation terrifiante de bourdes qui nous conduisent aux retards que nous connaissons en ce jour. On à beau jeu de dire que c’est les gouvernants de Kinshasa qui sont la cause principale du retard, moi je ne peux m’empêcher de voir en Noko Louis l’artisan en chef de cet ouvrage transitionnel né à Sun City.

Comble de nos malheurs, ce cher Noko Louis reconnaît (dans une récente interview accordée à la journaliste de La Libre Belgique Marie France Cros) que sur les 700 millions de dollars qui ont été sortit pour le Congo, il y a effectivement eu des détournements !!!

700 millions plus les 10 milliards du pillage…Cela fait beaucoup d’argent !!! Et le peuple congolais lui continue de s’appauvrir.

On nous avait dit que puisque les incompétents qui dirigent ne paient pas les soldats, alors c’est une entité externe, émanant de la Communauté Internationale qui allait s’en charger. Le paiement de la solde de nos militaires provenant là aussi de l’aide financière accordée au Congo nous pouvions donc croire que ce problème serait résolu Et c’était il y a plus d’une année que cela a été mis en place.

Quelle ne fut ma surprise d’entendre que le représentant du HCR, de retour d’une mission d’évaluation au Congo, lors d’une conférence de presse tenue au Palais des Nations à Genève dise que pour solutionner le problème il fallait s’assurer que le gouvernement paye les militaires !!!! Mais où est donc passé l’argent qui devait servir à cela ???

Un conseillé d’un ministre en fonction qui se trouve ne ce moment à Genève nous dit que la situation va s’empirer et que de graves troubles risquent d’éclater dans ces 112 prochains jours.

L’ancien chef de mission en Yougoslavie, le Général Philippe Morrillon ne dit pas autre chose !!!!

Bref, le temps de l’incertitude est bien là, quoiqu’en disent les optimistes. Nous allons vers une zone de turbulences qui vont faire voler en mille morceaux notre patrie déjà bien mal en point….

Et la question est toujours d’actualité : QUE FAIRE ???

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Commentaires
P
Salut Philippe et chers amis,<br /> <br /> J’aurais bien voulu m’exprimer en dernier lieu mais, habitué à ma liberté<br /> d’expression, je ne crains pas la contradiction. J’estime qu’avoir une opinion<br /> fait partie du patrimoine commun de l’humanité et en profiter me fait toujours<br /> beaucoup de bien. Souffre que je te félicite pour ce nouveau débat auquel tu<br /> nous invites. C’est une sonnette d’alarme pour nous réveiller.<br /> Je viens de perdre deux pages de texte que j'avais préparé en guise de réponse à<br /> ce message. Sans être superstitieux, j'estime que cela résume parfaitement ce<br /> que je voulais dire : incertitudes. Le temps des incertitudes est là. Il n’a<br /> jamais quitté notre pays. Tout le monde est incertain à tout moment. Tout le<br /> monde verse dans l’illusoire et le « carpe diem » avant que la fête ne termine.<br /> On veut profiter au maximum du plaisir instantané que procure l’imperium. On<br /> s’engage à la légère et on change d’opinion sans remords. On vire du oui au non<br /> sans précaution de préserver une quelconque constance.<br /> Incertitudes, oui, le mot est bien trouvé et félicitation de nous l’avoir lancé.<br /> Le temps presse et l’on nous lance au visage ce que personne de sensé ne peut<br /> recevoir. J’ai entendu dernièrement, un responsable d’un réseau national<br /> d’observation et de surveillance des élections vanter les mérites de la<br /> communauté internationale pour son implication dans le processus. Il rougirait<br /> de colère de t’entendre à un seul cheveu de Loulou comme aime bien l’appeler<br /> Tony.<br /> Que se passera-t-il au 30 juin 2006 en cas de retard provoqué par on ne sait<br /> quel incident – et l’on en crée chaque jour de plus en plus ! de nature à<br /> entraîner l’avalanche ?<br /> Notre manque de constance provoqué par la misère noire dans laquelle nous avons<br /> sombré rend tout incertain. Il faut vite aller en besogne de peur de mourir<br /> pauvre ! N’a-t-on pas lu d’un professeur d’université que Kabange parlait un<br /> français parfait, comme si cela constituait le critère de direction d’un pays ?<br /> Avec le peu de contact que j’ai avec les images télévisées, je ne retiens que<br /> les fautes de diction du brave champion ! S’il me dictait un texte, je ne sais<br /> pas si j’en sortirai avec combien de fautes imputables à la mauvaise<br /> prononciation du maître ! J’aurais aimé l’entendre nous présenter le bilan de<br /> l’action et le projet de société à venir. Quelqu’un ironisant avait utilisé<br /> cette image : un garçon croulant sous un fagot de bois trop lourd pour lui crie<br /> qu’on lui en ajoute. Alors tout l’entourage s’enfouit en criant à la folie et<br /> ne veut pas être pris à témoin ni accusé de non assistance à personne en danger<br /> !<br /> Pas plus tard que ce matin, quelqu’un évoquant le conflit au Parlement raconte<br /> une anecdote : un vieux de son village siège au parlement et n’a jamais ouvert<br /> la bouche. Soucieux de savoir pourquoi, il apprendra de ce dernier qu’il n’est<br /> pas interdit de se taire au Parlement et toucher son argent calmement au lieu<br /> d’aller s’afficher et risquer l’éradication et la perte de tous les avantages<br /> gratuits ! Quelle trouvaille ! Bon nombre de nos compatriotes devraient garder<br /> leur langue bien liée au lieu de débiter les insanités de nature à dérouter les<br /> bien-pensants.<br /> Ce genre d’inepties nous rend tout à fait impuissants à pouvoir compter sur ceux<br /> qui ont émergés dans les secteurs sur lesquels repose la démocratie.<br /> Je pense que tes craintes sont bien fondées. Aucun parti n’a des cotisations qui<br /> valent les cautions exigées à quelque poste que ce soit. Chacun s’engagera donc<br /> dans la lutte pour lui-même et à ses dépends. Qu’est-ce qui peut motiver un<br /> combat pour la population ? Même si ailleurs les cautions sont exigées, rien ne<br /> justifie cette pratique dans un pays où l’essentiel du budget en exercice<br /> provient d’ailleurs. On aurait aussi bien favorisé tout le monde en enlevant<br /> cette charge superfétatoire.<br /> Je reviendrai sur les autres points plus tard.<br /> Bonne soirée à tous.<br /> Alphonse-Marie Bitulu<br /> Kinshasa
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